A noter, juste pour mémoire, qu'il y a de vrais ponts entre les théories de Erwin Goffman en sociologie de la vie quotidienne et ce qui est raconté dci-dessous. La question est plutôt de savoir si l'un a lu l'autre, ou réciproquemetn, ou si c'est un hasard.

"La persona est un ensemble compliqué de relations entre la conscience individuelle et la société ; elle est, adaptée aux fins qui lui sont assignées, une espèce de masque que l'individu revêt ou dans lequel il se glisse, ou qui même à son insu, le saisit et s'empare de lui, et qui est calculé, agencé, fabriqué de telle sorte parce qu'il vise d'une part à créer une certaine impression sur les autres, et d'autre part à cacher, dissimuler, camoufler la nature vraie de l'individu.
Qu'il soit superflu de cacher sa vraie nature, seul peut le prétendre celui qui s'identifie à sa persona à un tel degré qu'il se tient au demeurant dans une ignorance profonde de lui-même ; et, de même, peut seul imaginer inutile de faire une certaine impression sur les êtres de son entourage celui qui méconnaît la nature vraie des humains qui l'entourent. La société attends et se doit d'attendre de chaque individu qu'il assume et joue de façon aussi parfaite que possible le rôle qui lui est imparti ; ainsi, par exemple, d'un individu qui est un pasteur, la société escompte non seulement qu'il assume sans heurts les obligations de sa charge, mais aussi qu'il soit à tous moments et en toutes circonstances impeccablement dans la peau du personnage du pasteur. La société exige cela comme une sorte de garantie et de sécurité. Que chacun demeure à sa place et se cantonne dans son domaine : celui-ci est cordonnier et cet autre, poète. Nul n'est tenu d'être, à la fois, l'un et l'autre. Il ne semble d'ailleurs pas recommandable d'être les deux à la fois, car on devient vite suspect, cela a quelque chose d'inquiétant. Car un tel homme ne répond plus à la norme habituelle, il "diffère" des autres et excite la défiance. Dans le monde universitaire on le qualifiera de "dilettante", dans le monde politique "d'homme aux réactions imprévisibles" ; du point vue religieux et pour les dévots, ce serait un "esprit libre" ; bref, face à la société convaincue que seul le cordonnier qui n'est point poète fait des chaussures selon les règles de l'art, il serait un individu peu sérieux, un fumiste, suspect d'insuffisance et d'impréparation. Ainsi, il est important, dans la pratique, qu'une personnalité se montre sous une seule étiquette ; car la société, qui ne connaît que l'homme moyen, sait que celui-ci déjà se concentrer sur une seule occupation pour faire quelque chose de valable et de présentable, et que s'il s'éparpille sur deux, c'en est déjà, en général, trop pour lui."

Dialectique du Moi et de l'inconscient. C.G. JUNG.

...à l'article concernant Daniel Mermet et La-Bas Si J'y Suis. Il ménage la chèvre, le choux, et prend très soin de ne pas prendre parti... Agaçant, dans l'ensemble.



"Denis Robert
Après que j'ai publié ici (http://www.article11.info/?Daniel-Mermet-ou-les-delices-de-l#pagination_page

) le lien de l'article d'Olivier Cyran très critique sur la gestion de l'émission "Là bas si j'y suis", Daniel Mermet m'a appelé, il n'était pas content et ne comprenait pas que je fasse de la publicité à un texte aussi partisan. Je lui ai répondu que j'étais désolé mais que l'article me semblait intéressant. D'autant que j'avais été également sollicité par des "victimes" de ce qu'il faut bien appeler le système Mermet. En même temps, j'étais emmerdé. Dans la juxtaposition de témoignages accablants de Cyran, il y avait une manière induite de jeter le bébé avec l'eau du bain qui me turlupinait. Si Mermet s'était comporté avec moi comme il s'est visiblement comporté avec ses assistantes et journalistes, j'aurais claqué la porte dans la seconde et serais aller respirer ailleurs un air plus sain. Je viens de lire l'encore plus long article (décidément les gars, vous vous tirez des bourres) de François Ruffin sur ce même Mermet. Ce papier n'annule pas le précédent mais il l'équilibre. Il sauve l'eau du bain... Pourquoi la magnifique émission de Mermet "devrait-il s’effacer derrière la souffrance, bien réelle, de quelques salariés ? Pourquoi ce malheur pèserait-il le poids du plomb, et le bonheur délivré, celui de la plume ?" interroge Ruffin. C'est une bonne question. La vérité est toujours grise. Elle se trouve, en l'occurrence, cachée entre ces deux récits de journalistes, honnêtes et bien écrits. Si vous avez lu le premier, il faut lire celui-là. Et vice-versa.
Longue vie à "Là-bas si j'y suis".
http://fakirpresse.info/Mes-annees-Mermet.html";

Pour approfondir, à propos de La bas si j'y suis, Mermet et de l'enquête parue sur Article11 (ici: http://www.article11.info/?Daniel-Mermet-ou-les-delices-de-l#pagination_page).
Intéressant, même si ça fait un peu déballage (même si là, c'est sain, je trouve).

Charles Piaget, animateur médiatisé des LIP, en 73.
Intéressant, ce rappel de l'importance du panneau syndical...

"Je cite toujours cette anecdote du panneau d’affichage libre. Quand les organisations syndicales l’ont obtenu en 1968, on a fait le tour des entreprises. Dans la plupart des cas, le panneau était minuscule, affiché dans des coins où personne ne passe au grand bonheur des patrons. Nous, à Lip, nous avions fait un panneau de trois mètres de long et presque deux mètres de hauteur. Il était parabolique de façon que le salarié puisse lire en un rien de temps nos tracts écrits au gros feutre."

C'était un outil où il y avait constamment du débat. On le préparait minutieusement pour que ce soit vivant, intéressant, et que les salariés aient envie de venir le consulter. Un bon syndicat, c'est d’abord un bon panneau d’affichage libre pour convaincre les militants.

Une excellente interview de Alan "Dieu" Moore, à propos des suites de la League, de Providence et Lovecraft. Très appétissant...


Part 2, ici: http://comicsbeat.com/interview-part-2-alan-moore-on-jimmys-end-the-bumper-book-of-magic-and-more/

Analyse détaillée du traitement médiatique d'un agression d'extrême-droite sur des antifa. Boulot propre, carré, efficace. Merci à eux...

Tiens, il y avait eu des discussions sur le nucléaire houleuses et à forte concentration de trolls, sur le blog de Timo, il n'y a pas longtemps. Je crois que l'avis de Hiroaki Koide (physicien spécialisé dans les réacteurs) règle une partie non négligeable des débats.
Un scientifique avec une conscience éthique, c'est rafraichissant, quand même...


"C’est la responsabilité individuelle qui joue dans la décision de chacun. Je suis ici de mon propre fait et vous également. Mais pas les enfants. Ce n’est pas que je souhaiterais ne protéger que les enfants. C’est que si je ne les protège pas, je ne me le pardonnerais jamais. A chacun d’entre vous de décider en conséquence."

Sans oublier de ne pas se limiter à la dimension individuelle, il faut aussi du collectif et du politique, pour éviter de s'indigner sans que ça ne change rien...

Du nouveau sur Tarnac. L'article est très très bon. C'est Médiapart, certes, mais les recherches et la quantité d'info mise en avant est assez stratosphérique.
Ca éclaire aussi d'un jour intéressant ce que David Dufresne a pu raconter à la fin de "Tarnac, magasin général" quand il explique que, vers la fin de la rédaction du livre, une source étrange l'a contacté.
Ca puait effectivement l'enfumage, mais c'est fait de manière tellement étrange et maladroite que ça en est suspect (quelle intentions du type en question, notamment, à part faire peur ?).

Belgique, 26 mai 2013.

Vais vomir...

Pendant ce temps-là, on continue à mourir aux portes de l'Europe pour "protéger" notre niveau de vie.

voir aussi ici: http://fortresseurope.blogspot.fr/2006/02/immigrs-morts-aux-frontires-de-leurope.html